9 septembre 2020
Lab’Hautil
50 projets locaux
Méthode d’identification
La raison d’être des 50 projets est de réduire de 80% nos émissions de gaz à effet de serre, à deux mandats municipaux d’ici. Le moyen pour atteindre cet objectif de réduction est d’identifier et de mettre en œuvre une cinquantaine de projets locaux efficaces, massivement reproductibles ; et par là développer l’emploi et le bien être sur le territoire, y favoriser la biodiversité, éliminer les produits nuisibles à la santé.
Par local, efficace et massivement reproductible il faut entendre des projets qui
– peuvent être développés localement, quel que soit le lieu de leur premier développement, (production d’écomatériaux comme le chanvre, permaculture, changements de comportements…)
– sont fortement réducteurs de gaz à effet de serre, (isolation des bâtiments, chauffage urbain aux énergies renouvelables et de récupération…)
– sont porteurs de développement écologique, social et économique, (tiers lieux-coworking, photovoltaïque…)
– exploitent un gisement stratégique identifié de reproduction massive, par des acteurs locaux (covoiturage, vélo…)
L’objet de la présente note est de proposer une méthode d’identification de ces projets efficaces dans les 4 champs d’action à porte de décision locale : la nourriture, 33% des émissions[1], les déplacements 30%, le bâtiment 25% et les énergies 12%. L’idée centrale étant de modifier aussi l’agriculture, l’industrie et l’importation de carbone, par la demande.
Ce choix met donc les citoyens que nous sommes,-habitants, entrepreneurs-élus locaux-, au cœur de la maîtrise de notre propre avenir et celui de nos enfants.
Par exemple REV, la rénovation énergétique du Valmoutier est un projet qui a été développé à Jouy le Moutier par une association. Il est reproductible sur 5 millions de logements en France, pourrait diviser par deux les émissions de ces 5 millions de logement si ce gisement était pleinement exploité. Il développe de l’emploi non délocalisable, améliore le confort des logements, diminue les charges. Il peut amorcer une agriculture de production d’éco-matériaux et donc diminuer d’autant les importations de produits pétroliers à partir desquels sont fabriqués les isolants.
Pourquoi 50 projets locaux ?
Le chiffre de 50 est indicatif ; à l’expérience les projets efficaces réduisent de un à quelques pour cent les émissions du territoire. Une cinquantaine pourraient réduire nos émissions de 2% en moyenne[2].
Il est probablement impossible d’exploiter à 100% un gisement stratégique identifié, comme par exemple les 5 millions de logements éligibles à REV. D’où l’objectif de réduction de 80 % à l’horizon des deux mandats ; et un objectif zéro émissions avant 2050 : les derniers 20% seront les plus difficiles à mettre en œuvre.
Cette cinquantaine de projets locaux n’a pas à être inventée sur notre territoire ; beaucoup ont été développés ailleurs. Et certains ici.
Localement, les territoires ont chacun leurs caractéristiques et donc leurs gisements locaux. La connaissance des émissions locales de gaz à effet de serre, comme celle du gisement local de chaque projet sont donc clé.
Où trouver des projets locaux efficaces ?
Ce travail d’inventaire est nécessairement collectif. D’où l’idée d’identifier localement un élu, un citoyen et un fonctionnaire municipal sur chacun des 4 champs de projet quantifiables, alimentation-déplacements-bâtiments-énergies renouvelables et sur les champs de la biodiversité et de l’éducation populaire-formation;
Ces groupes auront pour première charge d’identifier et de mettre en forme les projets efficaces inventés sur le territoire local ou ailleurs. Une première identification sera opérée pour établir un plan d’action. Et la communication préparée pour annoncer le lancement local.
En voici une première liste: https://www.agirlocal.org/liste-50-projets/
Et voir l’annexe ci-après : fiche type de description de projet et un tableau de synthèse des projets à identifier
Concrètement, le site vitrine www.agirlocal.org en décrit méthodiquement certains; le milieu local en compte quelques uns ; le livre « ces maires qui changent tout » de C Rivat en inventorie d’autres. Le site du CGGD et enfin le CEREMA fournissent des ressources à explorer. Il y en a d’autres.
Mais ce qui devrait faire le plein de projets est la réunion des projets pragmatiques des villes qui sont déterminées à oeuvrer pour la transition à l’issue de ces élections municipales. Copenhague à l’étranger qui a visé zéro carbone en 2009 et va atteindre cet objectif en 2025, le C40, association des métropoles internationales dont Paris fait partie et son Plan climat, sont également des sources à explorer.
Le réseau des directeurs généraux des services des villes et celui des directeurs départementaux des territoires devrait permettre d’en récolter le plus grand nombre. Nous avons commencé à lancer un appel à récolte, étendu aux associations.
Quels critères de sélection des projets locaux ?
Efficacité carbone : pour filtrer large, déclarons efficace tous ceux qui réduisent d’au moins un pour cent les émissions sur leur territoire, dans l’un des 4 champs identifiés.
Pour calculer ce pourcentage, au dénominateur, l’évaluation des émissions du territoire sera faite par le tableur de calcul carbone à la commune : http://agirlocal.neowp.fr//wp-content/uploads/sites/15685/2020/07/LabHautil-V3-tableur-bleu-émissions-CO2e-à-la-commune-1.xlsx
Cette évaluation, gratuite, calculable en mois d’une heure, fournit des ordres de grandeur dont nous contenterons faute de mieux. Cette évaluation est néanmoins suffisante pour trier entre les projets de décoration écologique et ceux qui sont efficaces.
Il y a eu mieux mais la demande récurrente adressée aux pouvoirs publics de reprendre et mettre à jour l’outil complet développé en Île de France il y a une dizaine d’années par une direction régionale du ministère (DREIF, aujourd’hui DRIEA, quelque chose comme une demi DREAL) est restée à ce jour sans suite ; voir https://www.agirlocal.org/resume-d-amenagement-durable/
Au numérateur il nous revient de mesurer l’efficacité de chaque projet et son gisement. Nous pourrions lancer un atelier carbone à cet effet. Le site vitrine www.agirlocal.org donne quelques exemples d’évaluation.
Coût : tout projet a un coût financier. Sauf les changements de comportement.
Le fait que le CO2 émis reste un siècle dans l’atmosphère conduit à commencer par les projets les plus efficaces, les moins chers, les plus faciles à mettre en oeuvre.
Parmi les projets efficaces, ce critère simple permet de choisir les meilleurs rapports efficacité-coût : la TeCO2 économisée à l’euro dépensé.
Mode de décision : nous avons à faire deux types de projets ; ceux que l’on peut décider seul, comme habitant, entrepreneur ou élu et ceux que l’on ne peut faire qu’ensemble.
Les projets que l’on peut décider seuls ont cet avantage : ils donnent directement du pouvoir d’achat à ceux qui les mènent à bien, d’autant plus de pouvoir d’achat qu’ils sont efficaces. Et permettent de réinvestir. Pourvu que l’on tienne les comptes de ces actions.
A lancer donc, le compte analytique transition, communal, intercommunal, au delà ? Quid d’un appel à l’Etat, aux citoyens, à faire de même ?
Annexe
A- Projet de Fiche type
PROJET : description en quelques lignes
GISEMENT: évaluation du gisement de reproduction du projet au national; gains potentiels en TeCO2e, euros et énergie ; améliorations qualitatives.
TERRITOIRE: périmètre du projet (commune, groupe de communes…)
QUI : acteurs du projet et bénéficiaires
FACILITE DE REALISATION: de + à +++
GAINS : TeCO2e, euros, énergie et améliorations qualitatives sur le projet local.
OUTILS : documents utiles à la reproduction, méthodes, calendrier, acteurs, coûts et gains, outils utilisés, adresses utiles.
EFFICACITE/COUTS : TeCO2 à l’euro investi ou dépensé
CONTACTS : pour commentaires ou questions
Mode de lancement local : seul ou ensemble, manière de faire.
FINANCEMENTS : temps de retour sur investissement ou dépense, subventions, fonds propres et prêts
COMMENTAIRES du groupe projet : toute information jugée utile à la reproduction par le groupe porteur du projet
ADRESSES INTERNET pour plus de détails
B- Projet de Tableau de synthèse :
PROJETS | EFFICACITE CARBONE | EFFICACITE COUT
TECO2/EUROS DEPENSES |
MODE DE DECISION
SEUL/ENSEMBLE |
FACILITE DE MISE EN OEUVRE |
NOURRITURE | ||||
projet 1 | ||||
projet 2 | ||||
DEPLACEMENTS | ||||
BATIMENTS | ||||
ENERGIES | ||||
AUTRES |
Exemple de remplissage de la fiche type, la rénovation énergétique du Valmoutier : Test Fiche type sur REV
[1] Ce pourcentage résulte de la mobilisation des bâtiments, des transports et des énergies. Il ne s’additionne donc pas avec les autres
[2] Pour mémoire, Copenhague est en passe de réussir zéro émissions carbone sur la période 2009- 2025