Agir local

POUR CONTRER À SON NIVEAU LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

 20220902

Solutions et politiques désirables ?

Contribution à une stratégie locale

Quel est l’enjeu de la question posĂ©e ? La mise en mouvement des acteurs locaux, citoyens entrepreneurs, professeurs, Ă©lus locaux, autant de dĂ©cideurs que nous sommes, sur nos territoires.

Pour quoi faire ? Réduire massivement nos émissions de gaz à effet de serre dans le contexte de périphéries urbaines, lesquelles sont urbaines et néo-rurales.

Avec quel moteur ? A l’expĂ©rience de plusieurs milliers d’acteurs locaux, ces 15 derniĂšres annĂ©es, rĂ©duire son empreinte carbone crĂ©e du pouvoir d’achat, du bien-ĂȘtre, crĂ©e de l’emploi prĂšs de chez soi, rĂ©duit les inĂ©galitĂ©s et, de façon inattendue, crĂ©e une nouvelle forme de dĂ©mocratie, dans l’action.

Le prĂ©sent texte, centrĂ© sur ce pĂ©rimĂštre territorial se place dans un premier chapitre du point de vue des acteurs locaux, dans une approche territoriale globale donc qui structure la proposition, puis se centre dans un deuxiĂšme chapitre sur l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique-mobilitĂ©s-Ă©nergies ainsi intĂ©grĂ©es dans les problĂ©matiques des acteurs locaux.

Chapitre 1

Booster l’efficacitĂ© de l’action locale 

Qu’est-ce qui gĂ©nĂšre des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre sur un territoire ? Son mĂ©tabolisme, entendu comme les productions et les consommations locales, les flux entrants et sortants de personnes, de marchandises, de connaissances et d’argent. Dans ce mĂ©tabolisme, seules les connaissances ne sont pas directement quantifiables et traduisibles en Ă©missions de gaz Ă  effet de serre.

Les donnĂ©es publiques quantifiables ne sont jamais que celles que se donnent une collectivitĂ© pour se gouverner. Le changement climatique nous prend de vitesse, ces donnĂ©es n’existent pas toujours lĂ  oĂč elles sont nĂ©cessaires. Elles existent parfois et restent inaccessibles[1].

Compter carbone pour agir : nous devons disposer d’un outil public pour connaĂźtre et rĂ©duire nos Ă©missions, lĂ  oĂč nous vivons, lĂ  oĂč nous pouvons en dĂ©cider.

Qui gĂ©nĂšre le mĂ©tabolisme des territoires, émetteur de gaz Ă  effet de serre ? Les humains que nous sommes, acteurs locaux de ce mĂ©tabolisme. Nous sommes le problĂšme, nous sommes donc la solution. Encore faut-il passer Ă  l’action efficacement, dans le temps qui reste avant le dĂ©clenchement des 2°C de rĂ©chauffement.

Pour agir local efficacement, force est de constater, Ă  l’expĂ©rience de plusieurs milliers d’acteurs locaux que nous devons franchir un triple mur humain, technique et financier.   

EtalĂ©e sur une quinzaine d’annĂ©es, ces expĂ©riences locales amĂšnent au temps des solutions. La rĂ©ponse apportĂ©e dans notre proposition est organisĂ©e en s’appuyant sur cet acquit.

La stratégie proposée, pragmatique, tient en quatre mots « Compter carbone et agir »[2].

  1. Compter Carbone
  • Un outil et une mĂ©thode pour connaĂźtre ses Ă©missions territoriales.

La commune est le plus petit Ă©chelon dans lequel des donnĂ©es publiques territoriales existent. Elle est aussi le lieu historique de communautĂ©s de citoyens. C’est Ă  cette Ă©chelle de territoire que nous devons donc connaĂźtre nos Ă©missions, facilement, gratuitement.

Avec mon expĂ©rience de directeur de la stratĂ©gie et du dĂ©veloppement Île-de-France, cĂŽtĂ© ministĂšre, j’ai donc construit un tableur carbone Ă  la commune, outil de l’association Agirlocal, dĂ©sormais.

Il permet de territorialiser, de la commune Ă  la rĂ©gion, les donnĂ©es de l’empreinte carbone nationales, donnĂ©es territoriales plus celles de la balance carbone des importations et exportations donc ; gratuitement, en moins d’une heure.

Cette évaluation globale et sectorielle est suffisante pour sélectionner à la commune les projets les plus efficaces et écarter les projets de décoration écologique.

Ainsi, pour comparer des projets entre eux et choisir d’abord les plus efficaces, les plus faciles, les moins chers et ce, au vu des moyens humains et financiers sur un territoire donnĂ©, il est possible d’évaluer leur efficacitĂ© locale en % de rĂ©duction de l’empreinte locale. Le dĂ©nominateur est fourni par le tableur, le projet, au numĂ©rateur, est forcĂ©ment calculĂ© par le porteur de projet.

Avec l’utilisation de l’indicateur KgCO2e rĂ©duits Ă  l’euro investi ou dĂ©pensĂ©, ces Ă©valuations ainsi outillĂ©es contribuent alors Ă  crĂ©er un consensus local sur le choix des solutions Ă  privilĂ©gier.

Ce qui favorise la constitution de communautĂ©s de projets dans un projet de territoire global. Ce dernier point est clĂ© vu d’une autoritĂ© locale dĂ©terminĂ©e Ă  faire sa part en responsabilitĂ©, non seulement en travaillant ses activitĂ©s propres mais aussi en dynamisant les actions locales, tous acteurs et secteurs d’émissions confondus.

NĂ©anmoins, au vu de 15 ans d’expĂ©riences locales, il n’existe pas de pĂ©rimĂštre idĂ©al pour les projets efficaces : ceux des efficacitĂ©s Ă©nergĂ©tiques ne sont pas ceux des productions d’énergies renouvelable ni des mobilitĂ©s ; les affinitĂ©s de coĂŻncident pas non plus avec les pĂ©rimĂštres administratifs.

Additionnable Ă  l’intercommunalitĂ©, le dĂ©partement, la rĂ©gion, l’outil s’adapte aux diffĂ©rentes configurations : les acteurs des territoires communaux peuvent se rassembler au-delĂ  des pĂ©rimĂštres administratifs : une partie de telle intercommunalitĂ© avec telle autre ; un Parc naturel rĂ©gional Ă  cheval sur deux dĂ©partements


Ce qui permet aux citoyens, entreprises et Ă©lus locaux de s’investir dans une grande variĂ©tĂ© de configurations territoriales, en bouclant toujours sur les Ă©missions nationales.

L’intĂ©rĂȘt de ce premier outil est de permettre de « Penser local pour agir global », ce qui pose un cadre et une perspective locale pragmatique pour atteindre les objectifs nationaux et europĂ©ens.

Cet outil a une autre caractĂ©ristique : il peut facilement ĂȘtre reproduit Ă  l’échelle europĂ©enne.

En effet il peut ĂȘtre reproduit en tout ou partie si chaque pays dispose non seulement de son empreinte territoriale nationale par secteurs d’émissions mais aussi de sa balance carbone importations-exportations ; avec 3 donnĂ©es a priori classiques : la population, l’emploi et le revenu mĂ©dian des rĂ©sidents des communes.

Sur ce volet clé notre proposition consiste à tester la faisabilité de cette reproduction européenne du tableur carbone à la commune sur un territoire démonstrateur par pays du consortium, de la commune à la région donc.

Les trois secteurs d’émissions de la proposition sont alors couverts : efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique, mobilitĂ©s et Ă©nergies renouvelables, le tout dans une empreinte locale globale.

Les choix des collectivitĂ©s territoriales ainsi posĂ©s dans leur cadre global, il est nĂ©cessaire de faire un zoom sur les donnĂ©es directement opĂ©rationnelles et motivantes pour la constitution de « communautĂ©s d’énergies renouvelables ».

  • L’identification de donnĂ©es directement opĂ©rationnelles, motivantes et leur accĂšs :

Une dĂ©marche a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e en Île-de-France par une direction rĂ©gionale (alors nommĂ©e de l’équipement et de l’amĂ©nagement) du ministĂšre en charge de l’écologie sous la dĂ©nomination @d amĂ©nagement durable. Visant Ă  mettre en mouvement les acteurs locaux, elle a Ă©tĂ© validĂ©e par l’association des maires Île-de-France, puis gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă  l’AFNOR, l’organisme de normalisation français.

Elle est issue de la transposition aux territoires de la dĂ©marche des grandes entreprises : enjeux/stratĂ©gie/lignes d’actions/indicateurs de rĂ©sultat. Le maire y tient la place du PDG mais la dĂ©marche tient compte du fait qu’il n’a pas autoritĂ© hiĂ©rarchique sur les acteurs locaux, hors son administration. Son cƓur se prĂ©sente sous la forme d’un double tableau de bord territoire-projet.

  • Les enjeux sont ceux identifiĂ©s lors de la dĂ©marche nationale dite Grenelle de l’environnement.
  • La stratĂ©gie « compter carbone et agir », les lignes d’action et indicateurs, en nombre raisonnĂ©s pour ĂȘtre accessibles au plus grand nombre, ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s par plusieurs dizaines de techniciens se concertant avec des centaines d’acteurs locaux, Ă©lus, entrepreneurs, associations, citoyens, et ce durant un an.

La généralisation à la France a été ultérieurement conduite par 80 acteurs locaux durant un an.

Deux indicateurs sont directement opérationnels pour la présente proposition : les kWhep/m2 des bùtiments et le pourcentage de circulations douces et en transport en commun domicile-travail, sur le total des déplacements. :

Le premier a amenĂ© Ă  construire deux solutions en Île-de-France,

  • Le chauffage urbain aux Ă©nergies renouvelables et de rĂ©cupĂ©ration dans une communautĂ© dite de la gouvernance Ă  5 : Etat, Ă©lus locaux, entreprises, syndicats et associations. LancĂ©e depuis 2 directions Île-de-France du ministĂšre (aujourd’hui rĂ©unies). Co-prĂ©sidĂ©e par le PrĂ©fet de RĂ©gion et le PrĂ©sident de RĂ©gion, cette solution a Ă©tĂ© portĂ©e au national par le ministĂšre. Le gisement est de 4% de rĂ©duction de l’empreinte carbone nationale si elle est gĂ©nĂ©ralisĂ©e.
  • La rĂ©novation Ă©nergĂ©tique du Valmoutier, opĂ©ration d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique lancĂ©e depuis la direction rĂ©gionale et menĂ©e par un groupe de propriĂ©taires (deux douzaines au dĂ©part, une douzaine au bout compte-tenu des obstacles rencontrĂ©s), avec la communautĂ© d’agglomĂ©ration de Cergy-Pontoise. Le gisement est d’un peu moins de 2% de rĂ©duction.

Le second a conduit Ă  la construction
 d’un projet Tiers-lieux sur les gares, dĂ©veloppĂ© depuis la SNCF, avec la crĂ©ation d’un club d’entreprise utilisatrice.  Il illustre le fait que le meilleur besoin est celui que n’on n’a pas Ă  satisfaire. Un premier dĂ©veloppement grandeur nature a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă  Brunoy (Essonnes). Le Covid s’est chargĂ© de faire connaĂźtre ce type de solutions. Son potentiel est de l’ordre de 1% de rĂ©duction.

Deux autres indicateurs sont clés pour les autorités locales : les émissions de CO2e/population plus emploi et les émissions de CO2 générées pour décarboner le métabolisme des territoires.

  • Le premier est fourni par le tableur carbone Ă  la commune, avec l’espace d’engagement de ces autoritĂ©s qu’il ouvre par la question : en quoi ma commune est diffĂ©rente de la moyenne nationale ?
  • Les donnĂ©es nĂ©cessaires de l’autre sont directement dans leurs mains mais doivent ĂȘtre traduites en Ă©missions de CO2e, voir le paragraphe ci-aprĂšs.

Les données de base identifiées, à rendre facilement accessibles (ou calculables pour le dernier) au plan communal sont alors les suivantes :

  • KWh final/ m2 de bĂątiments /an, kWh-Ă©nergie primaire/ m2 de bĂątiments /an et par sources d’énergies utilisĂ©es, Ă©missions de CO2e associĂ©es.
  • Distances et modes de dĂ©placements domicile-travail et autres motifs (en semaine et en week-end ou vacances), par type de vĂ©hicule, aviation incluse et Ă©missions associĂ©es
  • Emissions de CO2e du territoire communal, en responsabilitĂ©, donc territoriales et balance carbone, et division par population plus emploi.
  • Calcul des Ă©missions de CO2e par projet d’amĂ©nagement territorial et de son cout global

L’accĂšs Ă  ces donnĂ©es est dĂ©pendant des systĂšmes d’informations existants dans chaque pays et de la possibilitĂ© d’y accĂ©der.

  • Le dĂ©veloppement de la solution Chauffage urbain aux Ă©nergies renouvelables et de rĂ©cupĂ©ration citĂ©e ci-avant a fait la dĂ©monstration, moyennant 18 mois de nĂ©gociations, adossĂ©es au ministĂšre, que cet accĂšs Ă  des donnĂ©es considĂ©rĂ©es comme secret commercial pouvaient devenir publiques ; et mĂȘme que leurs dĂ©tenteurs pouvaient devenir des acteurs privĂ©s actifs de la mise en oeuvre de la solution ainsi construite.
  • Le prĂ©sent appel europĂ©en devrait faciliter l’accĂšs Ă  certaines donnĂ©es sans passer par des dĂ©lais incompatibles avec le temps qui reste pour Ă©carter la menace climatique.

Sur ce volet clĂ©, notre proposition consiste Ă  tester l’accĂšs Ă  ces donnĂ©es sur un territoire dĂ©monstrateur par pays du consortium. Si elles n’existent pas ou sont cachĂ©es, de proposer une alternative.

La facilitation du calcul du dernier fait l’objet de notre proposition de formation.

Ceci supposé fait, la plupart des autorités locales ne sont pour pas pour autant outillées pour évaluer les gisements locaux de réduction des émissions.

  • Une mĂ©thode et des exemples pour Ă©valuer les gisements de rĂ©duction des Ă©missions : formation dans l’action.

Peu de personnes savent compter carbone aussi facilement qu’elles comptent en euros. Cela demande pourtant une « base de donnĂ©es » personnelle beaucoup moins importante que celle qui consiste Ă  connaĂźtre le prix de centaines de produits et services en relation avec son budget.

De la maison Ă  la rĂ©gion, la connaissance des gisements de rĂ©duction des Ă©missions, plus ou moins approximative et du type de solutions que l’on peut mettre en Ɠuvre pour les rĂ©duire effectivement sont pourtant deux facteurs clĂ© de mise en mouvement, de prise de dĂ©cision des acteurs locaux, seuls et ensemble.

L’intĂ©rĂȘt du tableur carbone Ă  la commune est de situer les ordres de grandeur mais aussi de fournir aux acteurs locaux un espace d’engagement : en quoi ma commune est diffĂ©rente de la moyenne nationale, avec quels projets inexploitĂ©s, rĂ©alisĂ©s ou en cours, Ă  conduire ou conduits par qui ?

L’intĂ©rĂȘt pour des acteurs locaux d’avoir accĂšs Ă  des solutions menĂ©es Ă  bien par d’autres acteurs locaux est triple :

  • Ils Ă©vitent de refaire les mĂȘmes erreurs et perdre du temps en repartant de zĂ©ro Ă  chaque fois,
  • Ils ont la certitude que la solution a Ă©tĂ© acceptĂ©e et donc acceptable.
  • Ils disposent d’une Ă©valuation territoriale du gisement de rĂ©duction d’émissions de la solution et donc d’un modĂšle de calcul pour leurs besoins propres.

C’est tout l’intĂ©rĂȘt du double volet Ă©ducation populaire-formation de notre proposition que d’en permettre la prise en main. Afin de rester pragmatique et directement opĂ©rationnelle, le support de formation sera montĂ© en situation, Ă  partir d’études de cas,

  • En s’appuyant sur l’engagement que permet l’outil tableur carbone et des solutions abouties comme celles recueillies, Ă©valuĂ©es et partagĂ©es par Agirlocal sur le site www.agirlocal.org
  • En reprenant les packages proposĂ©s pour en simuler la mise en Ɠuvre.
  • En mesurant systĂ©matiquement l’impact des solutions sur un territoire donnĂ© et au national si elle est gĂ©nĂ©ralisĂ©e.
  • En constituant progressivement un couple gisements-solutions par type de champs d’action locale identifiĂ©[3].
  • En organisant des partages de retours d’expĂ©riences de sites pilotes.

Ceci supposĂ© fait, Ă  l’expĂ©rience locale, les outils et quelques solutions ne suffisent pas, les autoritĂ©s locales ont besoin de solutions mises en forme de projets, adaptables Ă  leur contexte et reproductibles portĂ©es par une ingĂ©nierie publique tiers de confiance et/ou des entreprises privĂ©es.

  1. Agir : le temps des solutions.
  • Un triple mur humain, technique et financier

De fait, la plupart des communes, des intercommunalitĂ©s et des acteurs locaux sont au pied d’un triple mur, humain, technique et financier, pour Ă©carter la menace climatique lĂ  oĂč ils vivent, lĂ  oĂč ils peuvent en dĂ©cider.

  • Humain

Monter un projet demande un chef de projet aux connaissances nouvelles, et une coopération multi-acteurs, inhabituelle.

Pour le chef de projet :

Comptage carbone, mise en relation unitĂ©s d’énergies et CO2e, approches carbones par ordre de grandeur, psychologie et mode de fonctionnement d’acteurs locaux le plus souvent dĂ©munis,

Travail sur des champs nouveaux, lĂ  oĂč se trouvent la plupart des gisements de rĂ©duction : hors silos, hors hiĂ©rarchies pyramidales, en coopĂ©ration multi-acteurs, avec des capacitĂ©s de communication et de pĂ©dagogie dans l’action.

  • Technique

Pour les acteurs locaux, le partage de projet demande de faire monter en compétence technique des acteurs inégalement sachants,

Ils le font volontiers Ă  l’expĂ©rience de projets menĂ©s Ă  bien.

Leur donner les outils de leur prise de dĂ©cision est clé : technique, coĂ»t, dĂ©lais, financements pour les projets à mener en compte propre dans une dĂ©marche d’ensemble (comme REV) ; pour d’autres, Ă  mener ensemble : analyse locale des enjeux, acceptabilitĂ©, mises en relation, Ă©ducation populaire-formation et implication (comme la Cantine de Chadi).

  • Financier

Il n’est pas nĂ©cessaire de dĂ©crire ici les dĂ©sĂ©quilibres multiples des crises qui nous assaillent, les incertitudes, les insĂ©curitĂ©s et la montĂ©e des extrĂȘmes qui en rĂ©sultent, ni leur croissance annoncĂ©e par les scientifiques.

Leur traduction locale se termine dans la mise au deuxiĂšme plan de l’urgence climatique lors des arbitrages (on est dĂ©bordĂ©s), dans l’inaction lors de la prise de dĂ©cision sur tel ou tel projet (on n’a pas les moyens financiers), dans le confort tout relatif du dĂ©ni (l’humanitĂ© a toujours su s’adapter).

L’argument d’un financement possible reste nĂ©anmoins le premier levier pour contrer cette situation. C’est tout le jeu des pouvoirs publics de la commune Ă  l’Europe avec les conflits de vision et de dĂ©cisions de financements qui en rĂ©sultent.

Pour autant, la plupart des solutions ont un retour sur investissement. Sauf que le temps de retour est long, trop long pour les mĂ©nages ĂągĂ©s ou conduit Ă  un endettement inacceptable, chez les jeunes mĂ©nages, les entrepreneurs, les communes. Le taux d’intĂ©rĂȘt est la variable clĂ©. Ce qui conduit soit au tiers financeur, soit au financement Ă  taux zĂ©ro des projets de rĂ©duction efficace des Ă©missions de CO2e, institutionnalisĂ© ou les deux ; Cf ci-aprĂšs.

Face à ce triple mur, il est nécessaire de trouver un chemin pragmatique.

Un besoin de recueillir, évaluer et partager des solutions locales efficaces, de la maison à la région et de faciliter leur adaptation-reproduction.

A dĂ©faut d’une solution miracle, la mise en mouvement des acteurs locaux fait entrer dans l’objectif de rĂ©duction massive des gaz Ă  effet de serre les dĂ©cisions de centaines de millions d’entre-eux. Ce qui est une condition incontournable, s’agissant d’un changement des modes de vie qui ne saurait ĂȘtre imposĂ© par le haut. Cette mise en mouvement est d’autant plus efficace qu’elle est articulĂ©e avec les niveaux nationaux, europĂ©ens et internationaux.

Un recueil outillé de solutions efficaces, de la maison à la région

Il se trouve que des acteurs locaux ont rĂ©ussi un peu partout Ă  franchir ce triple mur sur tel ou tel projet, de la maison Ă  la rĂ©gion. Et trouver donc des solutions abouties mais sont invisibles ou noyĂ©es sous un dĂ©luge d’informations Ă©phĂ©mĂšres.

Agirlocal a donc dĂ©cidĂ© de recueillir, Ă©valuer et partager ces solutions locales efficaces, menĂ©es Ă  bien par d’autres acteurs locaux, qu’elles soient invisibles ou partagĂ©es par une minoritĂ© d’acteurs.

Le partage est clé : au niveau communal, il est non seulement difficile de s’y retrouver dans les milliers de solutions affichĂ©es sur les sites institutionnels ou privĂ©s (1000 solutions pour
) mais que de surcroit les estimations d’efficacitĂ© ne sont pas ou peu prĂ©sentes. L’anecdotique y cĂŽtoie l’efficace et le trĂšs efficace.

Ce qui a conduit d’abord Ă  clarifier les champs d’action locale : nourriture-agriculture/ dĂ©placements/bĂątiments/ Ă©nergies pour les secteurs qui peuvent massivement rĂ©duire leurs Ă©missions par des actions et projets locaux ; biodiversitĂ© qui stocke moins mais est surtout notre assurance-vie et Ă©ducation populaire-formation sans laquelle rien ne peut ĂȘtre fait de nouveau au plan local.

Et Ă  Ă©tablir une double rĂšgle d’efficacitĂ© pour le recueil de solutions : 1% de rĂ©duction de l’empreinte carbone locale si la solution est gĂ©nĂ©ralisĂ©e localement, 1% de rĂ©duction de l’empreinte carbone nationale si la solution est gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă  ce niveau.

Tout en conservant dans les champs biodiversitĂ© et Ă©ducation populaire-formation d’autres critĂšres : l’efficacitĂ© sur la richesse des milieux pour le premier et la formation dans l’action pour le second.

Mais Ă©galement Ă  viser un nombre de solutions raisonnĂ© pour partager les plus efficaces dans chaque champ, en l’occurrence une cinquantaine.  Ce qui reste lisible en intĂ©gralitĂ© avec une note d’une vingtaine de lignes par solution (au coin du feu ou au soleil).

18 mois aprĂšs sa crĂ©ation, Agirlocal a recueilli une trentaine de solutions dont 9 permettraient de rĂ©duire de 20 % l’empreinte carbone française si elles Ă©taient gĂ©nĂ©ralisĂ©es. Cette liste et le contenu des solutions ont vocation Ă  ĂȘtre Ă©volutifs.

Une mise en forme facilitant leur adaptation-reproduction sur les territoires

Un financement par la Banque des Territoires a permis d’accĂ©lĂ©rer une mise en forme facilitant l’adaptation-reproduction d’une dizaine d’entre-elles :

A l’intention du dĂ©cideur en manque de temps, la premiĂšre page de chacune de ces 10 notes « Adapter-Reproduire » prĂ©sente un rĂ©sumĂ© de la solution en quelques lignes et au verso pourquoi il y a intĂ©rĂȘt local Ă  la reproduire.

A l’intention des porteurs potentiels, les pages suivantes sont rĂ©digĂ©es pour donner une visibilitĂ© et prĂ©parer le lancement de la reproduction mĂ©thodique. Elles dĂ©crivent son montage et ses pĂ©ripĂ©ties puis rĂ©pond Ă  : par oĂč commencer, avec qui, quels moyens et quels documents clĂ©s, associĂ©s.

Ce paquet de solutions mises en forme « Adapter-Reproduire » est complĂ©tĂ© par une note d’ensemble pour conjuguer localement les actions promises dans le mandat Ă©lectoral avec ces solutions locales efficaces venues d’ailleurs.

Agirlocal procĂšde avec ses moyens Ă  l’écriture de la note « Adapter-Reproduire » de la Cantine de Chadi. Son cuisinier a dĂ©cidĂ© de faire une cuisine gouteuse, saine, locale, Ă©thique, bio et depuis qu’il a rencontrĂ© Agirlocal, bas carbone. Pour mesurer l’intĂ©rĂȘt de la dĂ©marche, sur suggestion d’Agirlocal ce cuisinier a construit un tableur pour cuisinier professionnel permettant de calculer l’empreinte carbone des menus, en 10 minutes. Ce tableur, encore Ă  finaliser, sera partagĂ© sur le site www.agirlocal.org

Cergy-Pontoise, un territoire démonstrateur

Au moment du prĂ©sent appel europĂ©en et Ă  la demande du maire de Jouy le Moutier, (Vice-prĂ©sident amĂ©nagement durable de Cergy-Pontoise et prĂ©sident de la SPL Cergy-Pontoise amĂ©nagement) et participant Ă  cette rĂ©ponse, Agirlocal a Ă©laborĂ© une proposition pour amorcer la conjugaison territoire d’ici- solutions venues d’ailleurs. L’idĂ©e, Ă©largie aux communes voisines membres d’Agirlocal, est d’amorcer une dynamique locale avec peu de moyens au dĂ©part, Ă  partir de sujets qui motivent les acteurs locaux et d’engranger progressivement des communautĂ©s de projet.

La proposition compte d’une part un projet d’éducation populaire-formation « compter carbone », construite avec les deux Ă©co-lycĂ©es mobilisables et d’autre part l’adaptation-reproduction d’une solution, la cantine de Chadi, le tout dans le cadre d’une Ă©tude action visant Ă  transposer une solution dĂ©veloppĂ©e Ă  La Rochelle, la coopĂ©rative carbone, adossĂ©e au label bas carbone national et aux certificats d’énergie[4].

La prĂ©sente rĂ©ponse serait donc un deuxiĂšme volet de cette conjugaison territoire-solutions abouties. Elle a le mĂ©rite de dynamiser les actions en cours d’Energie Sprong, projet europĂ©en, mais aussi d’ouvrir un champ d’action au dĂ©veloppement du photovoltaĂŻque sur une zone d’activitĂ© de 25 000 emplois, un temps la plus grande d’Europe.

L’ensemble de cette dĂ©marche a fait dire Ă  la maire de VaurĂ©al, membre fondateur d’Agirlocal, lors d’un jury : « si quelqu’un qui n’a pas participĂ© Ă  nos travaux nous entendait, il se demanderait bien de quoi on parle ». Ce qui pointe la question de l’attrait des solutions et des institutions qui les portent, de leur dĂ©sirabilitĂ©.

Désirables

La prĂ©sente section n’est pas une proposition du consortium mais une demande d’Agirlocal adressĂ©e Ă  l’Europe par destination et aux pouvoirs publics nationaux par cohĂ©rence de propos.

Nous sommes pris de vitesse par le changement climatique : dans nos façons de vivre, nos connaissances, nos métiers, nos institutions, nos politiques, nos cultures. Ce qui nous force à trouver des raccourcis, à combler directement et pragmatiquement les manques, ce qui veut dire répondre aux besoins ressentis tout en réglant des problÚmes pendants, à chaque niveau de territoire.

Qu’est-ce qu’une collectivitĂ© dĂ©sirable ? une solution dĂ©sirable ? L’Europe et des Ă©tats dĂ©sirables ?

Les propositions ci-aprĂšs pointent des manques Ă  combler pragmatiquement.

Comment rendre les actions des collectivités locales désirables ?

  • Construction d’une vision locale partagĂ©e

Une vision locale partagĂ©e ne peut se construire que progressivement, dans l’action.

Un signal peut ĂȘtre lancĂ© par une dĂ©claration de l’urgence climatique. Il touche les citoyens mais aussi les autres collectivitĂ©s territoriales.

Une mise en Ɠuvre dĂ©monstrative peut se faire par la mise au premier rang de l’adjoint au maire en charge de la transition en charge de ces dĂ©veloppements, avec autoritĂ© en second sur l’administration communale (quand il y en a une).

Ainsi que la crĂ©ation si ce n’est pas le cas d’un conseil du dĂ©veloppement durable. C’est un moyen d’organiser une dynamique avec les forces vives locales, mises en relation.

Un diagnostic territorial mettant en regard les Ă©missions carbone et les programmes en cours a pour objet d’ajuster Ă  temps la trajectoire vers un territoire zĂ©ro carbone. D’autant que tout n’est pas couteux financiĂšrement ; un diagnostic territorial Ă  mener avec les forces vives.

Un numĂ©ro spĂ©cial du journal communal peut y ĂȘtre dĂ©diĂ©, accompagnĂ© des gisements de rĂ©duction identifiĂ©s, de l’intĂ©rĂȘt local de les exploiter et de leur impact national s’ils sont gĂ©nĂ©ralisĂ©s.

Un engagement du type de celui lancĂ© sur Cergy-Pontoise « compter carbone et cantine de Chadi » marque alors la rĂ©alitĂ© de l’engagement.

L’ouverture sur des communautĂ©s de projet permet de rĂ©partir les tĂąches. Chaque commune peut contribuer dans la mesure de ses moyens Ă  une ingĂ©nierie publique tiers de confiances. Cf §3 ci-aprĂšs

  • Adaptation-reproduction de solutions faites par d’autres acteurs locaux

Le contexte propre Ă  chaque territoire demande adaptation de la solution Ă  son mĂ©tabolisme et ses acteurs. Avec l’outillage et les solutions proposĂ©es la collectivitĂ© territoriale est armĂ©e pour faire cette adaptation, monter des projets dans une communautĂ© de projets dans laquelle elle est tantĂŽt chef de projet tantĂŽt membre de l’équipe projet mais toujours partie prenante co-responsable de sa bonne fin.

La note « compter carbone et cantine de Chadi » dĂ©taille un mode d’organisation dans une collectivitĂ© territoriale oĂč la transition ainsi conçue ne fait pas l’unanimitĂ©.

  • Une communication sur les outils et les solutions dĂ©sirables :

Reste comme dans tout projet et en particulier de territoire ainsi constitué, à communiquer dÚs le lancement de ce qui va devenir le projet fédérateur du territoire.

Cette communication est essentielle pour rendre les citoyens, entrepreneurs, professeurs et élus locaux partie prenante de leur devenir dans le plaisir de vivre.

Comment rendre les solutions désirables aux yeux des acteurs locaux ? 

Attractives

  • Convaincre est le seul moyen de dĂ©clencher des dĂ©cisions autonomes d’acteurs locaux attachĂ©s Ă  leurs libertĂ©s. RĂ©pondre en particulier Ă  l’angoisse climatique par des solutions concrĂštes qui ont fait leurs preuves est un moyen fondamental. La sortie est prise en main, collectivement et d’abord par nos Ă©lus en charge de nos biens communs. Poser le cadre, les outils et le type de solutions est un premier levier, adossĂ© Ă  l’envie d’une partie des acteurs locaux de jouer collectif comme dans les sports d’équipes.
  • Cette prise en main a un moteur multi-attirant : Ă  l’expĂ©rience de plusieurs milliers d’acteurs locaux, ces 15 derniĂšres annĂ©es, rĂ©duire son empreinte carbone crĂ©e du pouvoir d’achat, du bien-ĂȘtre, crĂ©e de l’emploi prĂšs de chez soi, rĂ©duit les inĂ©galitĂ©s et, de façon inattendue, crĂ©e une nouvelle forme de dĂ©mocratie, dans l’action. Ce qui demande d’ĂȘtre dit et rĂ©pĂ©tĂ©.
  • Chaque solution est une porte d’entrĂ©e dans cette communautĂ© d’acteurs locaux : de la nourriture-agriculture Ă  l’énergie en passant par nos dĂ©placements, nos bĂątiments, la biodiversitĂ© et cette proposition d’éducation populaire-formation dans l’action, Ă©clairante, Ă©mancipatrice, rassurante.

Reproductibles,

  • Venues d’ailleurs, les solutions doivent ĂȘtre souvent adaptĂ©es au contexte local, ce qui en permet l’appropriation. Une proposition de constitution de groupe de projet devient attractive par le fait de proposer une action concrĂšte et immĂ©diate, directement opĂ©rationnelle. S’emparer d’une solution prĂ©-travaillĂ©e, ailleurs et en tirer le meilleur parti.
  • La recherche de communautĂ© de projet est une deuxiĂšme Ă©lĂ©ment qui met en jeu les rĂ©seaux de relations des diffĂ©rents types d’acteurs locaux intĂ©ressĂ©s. Avec un effet boule de neige bienvenu.

Faisables

  • L’argument est de poids : s’ils l’ont fait ailleurs, pourquoi pas nous ? Toutes les objections qui relĂšvent des diffĂ©rentes formes de dĂ©ni se heurtent Ă  cette rĂ©alité : Il s l’ont fait et en plus ils nous disent comment. Vous feriez mieux de vous demander comment amĂ©liorer la solution et sur quoi plutĂŽt que de rechercher toutes les raisons de ne rien faire.
  • Et s’ils ont rĂ©ussi c’est que cette solution est acceptable.

Finançables 

  • Pas de chance, ces solutions ont trouvĂ© un financement. Oui mais Ils avaient de l’argent ou ils ont eu des subventions ou l’inflation ou les taux d’intĂ©rĂȘts Ă©taient plus bas ou le Covid ou la guerre en Ukraine ou le prochain budget ou l’endettement ou, ou, ou 


La liste des « plus tard » est sans fin.

Sauf que le temps est la seule pĂ©nurie qui nous guette : il reste une dizaine d’annĂ©es avant le dĂ©clenchement des 2°C. Ce qui demande de s’y mettre vite et efficacement. La question n’est pas ce n’est pas finançable, il l’a Ă©tĂ©, mais comment allons-nous faire pour le financer ?

  • Les projets sont d’autant plus finançables qu’ils ont une rentabilitĂ©. Ce qui change avec les taux d’intĂ©rĂȘts c’est la durĂ©e de remboursement, aussi longtemps que les Ă©conomies rĂ©sultantes sont supĂ©rieures aux remboursements des intĂ©rĂȘts. Mais la meilleure communication serait le prĂȘt Ă  taux zĂ©ro pour ce type de projets ; voir ci-aprĂšs.
  • Certains projets peuvent trouver un tiers investisseur : un terrain ou un toit pour du photovoltaĂźque, Energie Sprong pour de l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique ; ou des loueurs pour une Ă©conomie dite fonctionnelle : voitures en autopartage, outillages ou tiers lieux

  • Et si l’imagination manque, il reste un joker : un changement de comportement peut faire Ă©conomiser 10 Ă  20 % d’un type d’activité : l’éco-conduite pour la voiture ou le pull pour le bĂątiment. Avec cet argent on peut alors dĂ©gager de quoi amener un minimum de fonds propres, emprunter et dĂ©gager une capacitĂ© d’autofinancement en boule de neige.

Cette double communication des collectivitĂ©s territoriales pour se rendre dĂ©sirables et des chefs de projets porteurs de solution pour les rendre dĂ©sirables, met Ă  jour des manques du niveau des Etats et de l’Europe.  Et renvoie du dĂ©sirable local Ă  la question : comment booster l’efficacitĂ© de l’action locale et ainsi rendre Etats et Europe dĂ©sirables ?

Comment rendre l’Europe et les Ă©tats dĂ©sirables ?

 Les données utiles pour y voir clair et prendre des décisions à bon escient,

On a vu les donnĂ©es manquantes pour « agirlocal, penser global ». Lorsque les donnĂ©es existent, elles sont Ă©parpillĂ©es dans un nombre invraisemblable de sites, plus ou moins bavards, rĂ©digĂ©s dans une langue plus ou moins technocratique, sans stratĂ©gie d’ensemble ni considĂ©ration pour les capacitĂ©s techniques, financiĂšres et la disponibilitĂ© de ceux qui pourraient les utiliser. Les donnĂ©es partielles ne font que rarement rĂ©fĂ©rence au nombre total qu’elles reprĂ©sentent, au national entre autres.

Les donnĂ©es Ă©nergies, m2, dĂ©placements, carbone, (par exemple) n’y sont pas prĂ©sentĂ©es, les hĂŽtels 5 Ă©toiles, si.

La présente proposition a pour objet de commencer à combler certains manques mais répondre complétement à la question est évidemment hors de sa portée.

L’Europe, les Ă©tats et par consĂ©quent les collectivitĂ©s territoriales de la commune Ă  la rĂ©gion ont chacune une part du travail Ă  opĂ©rer, par approches successives, ce qui les rendraient dĂ©sirables.

Un site dĂ©diĂ©, simple, de l’Europe Ă  la commune

Le site de l’Insee est un modĂšle de simplicitĂ© mais Ă  l’accĂšs confidentiel pour les « dossiers complets » qui prĂ©sentent une sĂ©rie de donnĂ©es utiles, de la commune Ă  rĂ©gion. L’intitulĂ© mĂȘme de cette partie du site mĂ©riterait une sĂ©rie de noms associĂ©s qui y mĂšnent directement comme par exemple « ma commune » ou « émissions de ma commune ».

Un nom gĂ©nĂ©rique parlant et un site dĂ©clinĂ© de l’Europe Ă  la commune serait trĂšs prĂ©cieux. Du type « donnĂ©es-agirlocal-climat » suivi de Europe Ă  commune. Et un accĂšs par phrases en langage ordinaire du type « OĂč trouver les Ă©missions de ma commune ? »

Le premier pas de notre proposition est la gĂ©nĂ©ralisation Ă  l’Europe du tableur Ă  la commune assorti des essais plus complets sur les territoires dĂ©monstrateurs.

Un recueil de solutions, évaluées et partagées, en nombre raisonné

L’intĂ©rĂȘt est de prendre en charge, en tant qu’Etat, dĂ©tenteur de la lĂ©gitimitĂ© des donnĂ©es publiques, associĂ© aux acteurs locaux, ce que fait Agirlocal avec des moyens de bĂ©nĂ©voles : un recueil de solutions, Ă©valuĂ©es et partagĂ©es, en nombre raisonnĂ©. Le jury est le lieu de la dĂ©cision de retenir et partager une solution. Pour Ă©viter tout conflit d’intĂ©rĂȘt, il devrait ĂȘtre constituĂ© en majoritĂ© d’acteurs locaux indĂ©pendants des institutions de toutes sortes Ă  vocation Ă©conomique. Il est prĂ©parĂ© par des commissions techniques.

Une mise en Ɠuvre accompagnĂ©e par une ingĂ©nierie publique, tiers de confiance 

L’invention d’une ingĂ©nierie publique, tiers de confiance a pour objet d’aider les habitants, les petites entreprises, les Ă©lus locaux Ă  construire ensemble des projets dont la technicitĂ© et les 6 Ă©tages de gouvernements, de la commune Ă  l’Europe, font obstacle.

Cette ingĂ©nierie publique a vocation Ă  caler des donnĂ©es, rechercher des solutions, tenir Ă  jour l’évolution des solutions et travailler en mode coopĂ©ration avec les acteurs publics et privĂ©s. C’est elle qui met en forme reproductible les solutions efficaces partagĂ©es.

De quoi faciliter le montage des projets, les rendre robustes, les rĂ©aliser avec les bureaux d’étude et les entreprises et rĂ©duire leur temps de montage et de rĂ©alisation, c’est vital.

Elle existe cette ingĂ©nierie publique, tiers de confiance mais elle est elle aussi Ă©parpillĂ©e dans les diffĂ©rents Ă©chelons publics territoriaux, les Ă©tablissements d’enseignement mais aussi pragmatiquement dans les solutions locales menĂ©es Ă  bien qui en contiennent toutes une graine et sont incarnĂ©es dans leur porteur de projet.

L’assemblage des morceaux Ă©parpillĂ©s Ă  l’échelle territoriale du dĂ©partement ou son Ă©quivalent est de nature Ă  la constituer Ă  moindre coĂ»t dans une relative proximitĂ© mais aussi une neutralitĂ© politique de fait, tout en institutionnalisant tant la coopĂ©ration nĂ©cessaire pour contrer la menace climatique que pour partager une vision sociale et Ă©conomique des territoires.

Un financement à taux zéro des projets efficaces pour contrer la menace climatique

Cette proposition n’est pas le produit de l’inflation rĂ©cente mais celui d’un constat empirique : il est impossible de financer les projets de transition efficaces dans les modes de financements actuels alors que beaucoup d’entre eux sont rentables mais avec un taux de retour sur investissement trop long en regard des incertitudes actuelles. C’est en particulier le cas pour les bĂątiments, pas seulement.

L’objectif est donc de financer les solutions efficaces avec un temps de retour sur investissement qui ne soit pas contraint par les intĂ©rĂȘts Ă  rembourser, qualitĂ© dĂ©terminante dans notre Ă©conomie de marchĂ©.

Un prĂȘt Ă  taux zĂ©ro pour financer ces solutions permet de n’avoir Ă  rĂ©gler que les frais de dossier et d’assurance ce qui les fait rentrer massivement dans le circuit Ă©conomique.

Un prĂȘt Ă  taux zĂ©ro permet de lever l’obstacle du parcours du combattant pour obtenir un prĂȘt. Son volet social est Ă©vident, d’autant plus qu’il gĂ©nĂšre des tiers payeurs Ă  mĂȘme de porter les remboursements dans la durĂ©e.

A budget donnĂ©, l’effet de levier pour l’Europe est considĂ©rable. Elle se rend instantanĂ©ment dĂ©sirable.

 

           Annexe                                                    20220906

Agirlocal

Proposition de mise en Ɠuvre sur notre territoire

 

Quelles solutions recueillies par Agirlocal sont-elles les plus adaptĂ©es et efficaces Ă  mettre en Ɠuvre sur notre territoire, pour commencer Ă  conjuguer actions en cours et solutions d’autres acteurs locaux ?

La stratégie proposée par Agirlocal est simple à énoncer : « compter carbone et agir »

Ci-aprĂšs deux initiatives sont proposĂ©es (compter carbone/agir), une dynamique et un dĂ©but d’organisation esquissĂ©s. Si cette approche est validĂ©e, elle sera portĂ©e sur la boite Ă  outils d’Agirlocal.

1-Compter carbone

Compter carbone, nous allons commencer à le faire à la rentrée, avec la tentative de reproduction de la coopérative carbone de La Rochelle, depuis Agirlocal (élus, ESSEC, CY-Université, citoyens), à titre de démonstrateur.

Cela ne suffira Ă©videmment pas ; l’éducation populaire formation est incontournable : pour qui ? Comment ? Avec qui ? Quoi ?

Initiative proposĂ©e : nous pouvons essayer d’amorcer cette action avec les deux lycĂ©es de l’Hautil, professeurs et Ă©lĂšves : monter une premiĂšre formation, trĂšs simple, fondĂ©e sur les mots courants utiles (AtmosphĂšre, gaz Ă  effet de serre, carbone, ppm, un siĂšcle, tonnes de CO2Ă©quivalent, degrĂ©s de rĂ©chauffement, urgence), les Ă©missions de la commune telles que calculĂ©es avec le tableur carbone Ă  la commune d’Agirlocal et les 7 chiffres qui permettent de commencer Ă  compter carbone au quotidien, comme on compte en euros ; avec des travaux pratiques : comment compter les Ă©missions de sa voiture, comment compter les Ă©missions de son logement.

Et pour montrer en quoi compter carbone permet de ne pas se disperser, Ă  partir des Ă©missions calculĂ©es, voiture et logement, on peut aller sur l’éco-conduite, le vĂ©lo Ă©lectrique, le tableau des actions zĂ©ro gaz russe et les repas bas carbone.

Et bien sĂ»r beaucoup Ă©changer ; tester cette formation avec d’autres professeurs et Ă©lĂšves ; Puis lancer un appel Ă  volontaires et faire une premiĂšre formation grand public sur le test mis au point ; en commençant par les Ă©lus et des fonctionnaires municipaux ?

2-Agir, quelle initiative ?

Premier message : d’autres acteurs locaux ont menĂ© Ă  bien des projets, fait la preuve projet par projet que la solution construite Ă©tait efficace. Nous pouvons utiliser ces solutions pour choisir ce qui nous paraĂźt le plus facile, le moins cher et Ă©videmment le plus efficace, grĂące au comptage carbone.

DeuxiĂšme message : nous ne sommes pas obligĂ©s de rester seuls ; nous pouvons aller chercher d’autres acteurs locaux hors de nos communes et coopĂ©rer pour se partager le travail.

TroisiĂšme message : c’est tout l’intĂ©rĂȘt d’Agirlocal et de son site www.agirlocal.org d’avoir prĂ©parĂ© le terrain en recueillant, Ă©valuant et partageant des solutions Ă©prouvĂ©es, menĂ©es Ă  bien par des acteurs locaux et donc acceptables, rĂ©alistes.

 

Ceci posĂ©, la solution la plus efficace recueillie par Agirlocal porte sur la nourriture (33% des Ă©missions de GES, de la fourche Ă  la poubelle) ; en l’occurrence, la cantine de Chadi.

IntĂ©rĂȘt supplĂ©mentaire : outre l’appel d’offre restauration scolaire en groupement de commande (en cours), les lycĂ©es peuvent en ĂȘtre, la ferme d’Ecancourt, des agriculteurs ainsi que l‘ESSEC et Neuville.

DĂ©ployĂ© au sein des familles, en interaction avec elles, ce savoir-faire peut rĂ©duire drastiquement nos Ă©missions, faire gagner du pouvoir d’achat, du bien-ĂȘtre, crĂ©er une dynamique favorable Ă  l’emploi, rĂ©ductrice de pauvretĂ©. Cerise sur le gĂąteau, elle introduit une nouvelle forme de dĂ©mocratie dans l’action.

Cette solution permet d’introduire la notion de gisement de rĂ©duction des Ă©missions de GES, localement, au national.

Et de repartir sur d’autres solutions recueillies par Agirlocal, pour leur gisement de rĂ©duction local et national : par exemple Energie Sprong et REV pour le bĂątiment, tiers lieux et vĂ©lo pour les dĂ©placements, photovoltaĂŻque pour l’énergie.

Sans oublier la biodiversitĂ© qui peut stocker du carbone mais surtout constitue notre assurance vie, entre en interaction avec la nourriture. Elle a fait l’objet d’un travail dĂ©monstrateur Ă  Maurecourt qui peut ĂȘtre facilement rĂ©utilisĂ©, augmentĂ© avec l’indicateur Biomos dĂ©crit sur www.agirlocal.org et la solution forĂȘt Miyawaki mais aussi plus ambitieuse, Nutreets.

Ce simple dĂ©but d’énoncĂ© montre tout l’intĂ©rĂȘt de coopĂ©rer pour se rĂ©partir les tĂąches Ă  plusieurs territoires.

A partir de là, la vision partagée qui commence à se construire permet de renverser le mode de faire en évaluant systématiquement les gisements de réduction de GES et la part que peuvent prendre les solutions pour les exploiter, comme on exploite une mine.

3-Quelles organisation et ressources humaines ? Esquisse.

  • La dĂ©signation d’un-e chef-fe de projet par commune est incontournable. Sous l’autoritĂ© directe du DGS, sa raison d’ĂȘtre est de mettre en relation, dynamiser et coordonner les acteurs locaux pour que les projets aboutissent quels que soient leur pĂ©rimĂštre. Il-elle sait ou apprend Ă  compter carbone.
  • Un-e chef-fe de projet par solution est tout aussi incontournable. Pour commencer sur chacune des deux initiatives proposĂ©es. Sachant compter carbone. Chacun(e) Ă©tant en tandem avec un Ă©lu, dĂ©diĂ©. Selon une organisation projet spĂ©cifique, dĂ©pendant du projet et de la communautĂ© de projet.
  • Un tableau de bord co-construit permet de suivre l’avancement du projet global, par commune et par projet spĂ©cifique ; il comptabilise la rĂ©duction effective des Ă©missions de Ges ; une comptabilitĂ© analytique permet d’isoler les investissements et leurs retours annuels, par projet et par commune.
  • Un comitĂ© de dĂ©veloppement durable, habitant-entrepreneurs-Ă©lus, en mode projets, peut ainsi progressivement ĂȘtre constituĂ©, avec son pendant jeunes ; communal ou pluri-communal.
  • La rĂ©union des maires assure un pilotage global

4- lancement

Le lancement pourrait prendre la forme d’une dĂ©claration de l’urgence climatique en conseils municipaux et de la dĂ©cision de compter carbone pour agir, selon la dĂ©marche opĂ©rationnelle co-construite au sein d’Agirlocal.

Le site www.agrilocal.org et le livre-outil « Penser la menace climatique, le temps des solutions » la dĂ©veloppent ; un rĂ©sumĂ© Ă  l’intention des dĂ©cideurs et le communiquĂ© de presse, la prĂ©sentent en 2 pages : https://agirlocal.org/recto-verso-resume-a-lintention-des-decideurs-livre-outil/

 

                                                                                              Jean-Michel Vincent

[1] Constat de l’ex directeur de la stratĂ©gie et du dĂ©veloppement durable Île-de-France, cĂŽtĂ© ministĂšre.

[2] Cf le livre-outil, court, « Penser la menace climatique, le temps des solutions » Ă©ditions de l’Aube. Il a pour objet de permettre de construire localement une vision partagĂ©e.

[3] Agirlocal en a identifiĂ© 6, Ă  portĂ©e d’actions locales : nourriture-agriculture, dĂ©placements, bĂątiments, Ă©nergies, biodiversitĂ© et Ă©ducation populaire-formation. Cf https://agirlocal.org/vitrine/

[4] Cf note jointe en annexe

À propos

Alors que 3 jeunes sur 4 sont angoissĂ©s par l’avenir climatique, 26 COP et plusieurs lois transitions nationales n’ont pas rĂ©duit nos Ă©missions de gaz Ă  effet de serre.
Il reste 10 ans pour Ă©carter la menace climatique et une voie que nous n’avons pas empruntĂ©e : l’action locale, mĂ©thodique, outillĂ©e, massive, lĂ  oĂč nous vivons, lĂ  oĂč nous pouvons en dĂ©cider.
La classe moyenne et supérieure mondiale -qui émet 80% des gaz à effet de serre- tient son avenir entre ses mains.
A l ‘expĂ©rience, rĂ©duire ses Ă©missions fait gagner du pouvoir d’achat et du bien-ĂȘtre, crĂ©e de l’emploi prĂšs de chez soi, rĂ©duit les inĂ©galitĂ©s et crĂ©e une nouvelle forme de dĂ©mocratie dans l’action. De quoi maitriser notre avenir dans le plaisir de vivre.
Si Copenhague est en passe de réussir zéro émissions carbone, pourquoi pas nous ?

Acquis et intentions 2016

Raccourcis